vendredi 21 décembre 2012

"Wuthering Heights" ("Les Hauts de Hurlevent"), Andrea Arnold

Andrea Arnold se lance dans une adaptation outre-Manche du grand classique d'Emily Brontë... Oh, tant de pièges qui s'ouvrent sous ses pieds. Parviendra-t-elle à les éviter ? La suite sous la traditionnelle image de l'affiche qui cette fois nous donne à contempler la très, très belle Kaya Scodelario.


Oh qu'elle est belle avec ses yeux photoshopés

La première réussite du film, c'est son ambiance. Les décors, magnifiques et filmés de façon tantôt providentielle, tantôt hésitante, y sont certes pour beaucoup. Mais quelque chose d'indicible pénètre le film, dans sa mise en scène et sa réalisation, qui fait qu'on sent l'air froid s'insinuer autour des os, la pluie vengeresse s'abattre sur les dos courbés, le feu sécher les vêtements sales et humides. Le vent hurle, effectivement, et l'image est belle. Les espaces verts de la lande gigantesque se font huis-clos, et la douce relation que nouent les deux protagonistes apparaît d'autant plus intime. Arnold fait le choix de consacrer plus de la moitié du film à leur enfance, et dans cette atmosphère, c'est toute une ribambelle de souvenirs sucrés et amers, de chagrins et de joies d'enfants qui deviendront grands, qui se déploie.


Et elle cède tardivement la place aux personnages grandis. Les très convaincants Shannon Beer et Solomon Glave sont supplantés par James Howson, un peu trop lisse, et Kaya Scodelario, magnifique, magnétisante quand elle est habitée, décevante quand elle ne l'est pas. Leur passion s'exprime tour à tour avec une retenue brûlante et une passion revendiquée, leur amour motive et attache. Les contraintes qui s'abattent sur eux sont  vécues comme des aberrations, et la fin tragique est aussi inévitable que cruelle. Toute cette violence sentimentale transperce le film, qui s'acharne à blesser, à tuer à l'écran, et à entrechoquer ses séquences par un montage ingénieux et nerveux. Si Andrea Arnold décide de passer sous silence une grande partie de la fin du roman, c'est que ses "Hauts de Hurlevent" veulent se contenter de cette violence humaine, de cette passion imprenable, et c'est pourquoi son film, malgré ses longueurs et ses doutes, est une jolie réussite.



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