C'est le dernier film de Claude Miller, décédé après le montage. C'est une adaptation d'un roman de François Mauriac, qui avait déjà donné lieu à un film en 1962, par Georges Franju. C'était Emmanuelle Riva qui jouait Thérèse. Aujourd'hui, c'est Audrey Tautou, un choix inquiétant car les performances de l'actrice ont parfois manqué de convaincre après "Amélie Poulain", mais qui est en fait salvateur.
Miller dresse ici, avant tout, un portrait avec une intensité et une rage rares. Le portrait d'une femme dont la malédiction est de ne pas être à sa place là où elle se trouve. D'être condamnée à vivre sa vie avec des gens qui toujours auront moins de vision, moins d'ambition, moins de hargne qu'elle. Thérèse Desqueyroux est avant tout une femme enfermée et emprisonnée, et cette situation intenable, parfaitement retranscrite au spectateur, justifiera son acte de rébellion libératrice, là où il paraîtra complètement opaque aux yeux de sa famille. L'interprétation d'Audrey Tautou se fait sombre, déterminée, franche et affranchie : l'actrice trouve ici un rôle qu'elle parvient à maîtriser tout en le laissant l'habiter. Ainsi cette femme hors du commun qu'on lui impose touchera sensiblement.
dimanche 23 décembre 2012
"Thérèse Desqueyroux", Claude Miller
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Hé les copains, vous pouvez choisir l'option "Nom/URL" pour qu'on sache qui vous êtes. Comme ça si vous me faites des compliments je saurais à qui faire des bisous. Et si c'est des critiques je saurais qui rayer de ma vie. Paix amour bonheur!