On en a peu entendu parler. Du film, d'abord : sans les conseils avisés de ma chère amie chilienne, je n'aurais sans doute même pas relevé cette affiche grisâtre, ce titre pudique, cette œuvre discrète. Et de l'artiste dont ce biopic dresse le portrait : icône de la musique au Chili, Violeta Parra, dans les années 50-60, a fait tourner ses chansons folk à travers le monde.
Il y a eu Sylvia Plath, Virginia Woolf, Sarah Kane. Et puis Violeta Parra. C'est de la souffrance que jaillissent l'art le plus pur et la beauté la plus violente : c'est la mélancolique vérité à laquelle le film s'attache, en expliquant les compositions de l'artiste par les événements de sa vie. Violeta y apparaît comme une femme singulière, forte, irrévérencieuse, résolue, profondément peinée et tout aussi talentueuse. La simplicité de sa vie et la multiplicité de ses actions artistiques tranchent avec le succès planétaire dont elle jouit, et qui ne sera jamais l'axe principal du film. On lui préfère le portrait d'une femme, d'un être humain qui, malgré ses aventures, ses réussites et ses frasques, ne sera que ça, jusqu'au bout, jusqu'à la fin inévitable qui se prolongera en un dernier plan d'une longueur qui prend la forme d'une torture. Au terme du film, grâce à une très bonne interprétation de la part de Francisca Gavilán, l'identification est parfaite, l'adéquation est impeccable : on ressent soi-même ce malheur oppressant dont Violeta Parra a tiré son art mais dont elle n'a jamais réussi à s'extirper.
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