jeudi 26 juin 2014

"Palo Alto", Gia Coppola


Pour convaincre à la production de son premier long-métrage, Gia Coppola a probablement dû jurer aux responsables qu'il ressemblerait à s'y méprendre à une œuvre de sa tante. Dont acte : on y retrouve la musique aérienne, la contemplation désabusée, l'esthétisme pastel, l'obsession commune. Palo Alto" expose un groupe d'adolescents qui trompent l'ennui et la mélancolie en expérimentant sexe, drogues et délits divers... A travers une photographie pâle, les diverses provocations que le film propose ne choquent pas plus que celles que ses personnages commettent : malgré toute leur gueule, elles sonnent seulement comme des tentatives plus ou moins vaines pour se faire remarquer. On parviendra à toucher du doigt quelques moments d'une justesse fragile et touchante, mais cette sorte d'épisode de Skins à la sauce familiale Coppola se conclura d'une façon bien trop sage pour apporter quoi que ce soit qui n'ait été mieux dit par ses prédécesseurs. Aussi devra-t-on attendre la fin de la crise d'adolescence : pour que, loin des attentes familiales et des influences asphyxiantes, Gia puisse devenir personne à part entière, pour le meilleur ou pour le pire.



mercredi 25 juin 2014

"Bird People", Pascale Ferran




Dans ce film en deux parties se déroulant dans un hôtel près de l'aéroport de Roissy, un business-man américain décide de tout quitter et une jeune femme de chambre s'envole. C'est une histoire de fuite loin de l'enfer du quotidien et de la morosité de la routine : la première est littérale, l'autre fantastique. Cela implique malheureusement la mise en place d'un réalisme appliqué qui peine à intéresser, laissant l'ennui s'installer avec conviction et langueur... Aussi l'audace des idées qui veulent soudain le rompre s'essouffle trop vite. Le charme habituel d'Anaïs Demoustier et la grâce élégante des plans aériens sur la ville désenchantée ne suffisent pas à ensorceler suffisamment un long-métrage trop long. Par moments, on pressent juste ce qu'il aurait pu être, dans sa narration étonnante, sa magie assumée, son propos mélancolique... Toutefois, alourdi par une mise en scène kitsch et une poignée de poncifs pesants qui se rangent dans un dénouement trop sage, le principe simple et joli du film manque en fait cruellement de la poésie légère à laquelle il semble aspirer.


Remember me?