lundi 29 août 2011

"Melancholia", Lars Von Trier

J'étais un peu fâché avec Lars Von Trier. Il a quand même réalisé "Dancer in the Dark" qui a toujours été mon film préféré (j'y reviendrai sûrement un jour). Et puis, à la place de travailler avec ma chanteuse préférée (j'y reviendrai sûrement un jour), il a travaillé avec mon actrice préférée (qui est aussi chanteuse) (j'y reviendrai sûrement un jour.). S'en est suivi un joyau de symbolisme, d'image, de réalisation, de lumière, de photographie, d'interprétation, où l'exploit incroyable était qu'absolument tous les éléments du film convergeaient vers le même message intrinsèquement merdeux. Après, il y a eu l'affaire de Cannes - mais, ça je m'en contre-fous et je n'ai toujours pas compris (j'y reviendrai sûrement un jour toi-même tu sais). Bref, j'étais un peu fâché. Mais en réemployant la même actrice pour son nouveau film, ben, il me tenait dans un coin, le con. Bon, j'y suis allé. Et "Melancholia" est tout ce que "Antichrist" était, mais sans le message merdeux. "Melancholia" est une œuvre d'art.


Alors je n'ai rien à écrire sur le film, ou plutôt je n'ai rien à critiquer. Un film d'un tel niveau se pose là avec une évidence telle que tout est dit. Il atteint un stade où il ne sert plus à rien de répéter ce que presque tout le monde murmurera en sortant de la salle de cinéma. Acquittons-nous de cette tâche : Kirsten Dunst est éblouissante, Charlotte Gainsbourg est bouleversante, la réalisation est d'une justesse sans faille, le concept est brillant, le scénario relève du génie, la beauté des plans est à reléguer tout autre film au niveau d'une cassette poussiéreuse d'un épisode des Feux de l'Amour, la lumière est incroyable, les personnages sont superbes et, pour le coup, le message est humain et transcendantal. On pourra discuter de l'emploi de certains personnages, de l'échec de la transition au cinéma de Kiefer Sutherland (et, dans un certain sens qui laisse cependant plus d'espoir, Alexander Skarsgård). Voilà, maintenant que ça, c'est fait, je vais plutôt vous parler de mon ressenti.

L'infinie différence de charisme
entre Charlotte Gainsbourg et Kiefer Sutherland,
dont le casting comme couple relève alors de l'absurde.
Le film fonctionne sur deux mouvements. Le premier est un constant demi-tour, comme un changement d'avis, un retournement de situation attendu, un juste retour des choses, une hésitation suivie d'un rétablissement. Abraham ne traversera pas le pont, Claire reviendra vers Justine, Melancholia nous butera tous. Inéluctable. Le second est une inversion. Fine et subtile, comme une opposition qui se croise, entre la vie et la mort, le bonheur et le malheur, l'angoisse et la lucidité. Ces deux pôles sont bien sûr représentés par les deux sœurs, lesquelles occupent chacune une moitié du film, où l'une sera magnifiquement mise en valeur et aidée en cela par l'autre - avant d'inverser les rôles. C'est ainsi qu'en deux heures de temps, Justine passe de la dépressive profonde au roc familial, et Claire de la parfaite organisatrice à l'individu perdu et esseulé. Le dernier plan en est parfaitement symptomatique, avec ce qui est peut-être le côté le plus violent du film : là où Justine reste forte et fière, le dernier mouvement de Claire révèle un instinct de survie, une peur de la mort qu'elle n'aura pas réussi à surmonter.



Contrairement à sa sœur - et la dépression est montrée là sous un jour à la fois réaliste et novateur. La cause s'avère être une incapacité à grandir, à accepter l'âge adulte, comme son éternel recours à ses parents, son interrogation sur la sexualité et sa permanente régression en témoignent. Jusqu'à ce cette arrivée de la fin du monde, alors perçue comme la méritée réponse à tout. Troublant, fascinant et, de manière surprenante, extrêmement juste. Le titre nous prévient : c'est de mélancolie dont il est question ; mais ce que beaucoup de gens semblent omettre, c'est que c'est bien la mélancolie au sens psychiatrique du terme qui est traitée, c'est-à-dire le plus haut stade de dépression. Les symptômes sont tous présents chez Justine, et cette immense et inévitable planète en apparaît l'allégorie.


C'est ainsi que l'histoire d'une collision d'astres ne donne pas place à un film de science-fiction, parce que l'innovation vient aussi du fait que pour une fois, on ne suivra pas la famille qui, par erreur ou par héroïsme, sera celle qui fait tout pour sauver le monde. On suivra au contraire la pure réaction de la condition humaine face à cette catastrophe surnaturelle, ce que personne n'avait vraiment fait jusque là et ce qui donne un résultat obsédant. C'est dès lors la tragédie qui triomphe de ce subtil mélange des genres : le statut social des personnages, la transcendance de leur existence, et ce par l'inexorabilité du destin astronomique qui les surplombe jusqu'à les écraser en sont tout autant de stigmates. Alors, là où Lars Von Trier avait fait de "Antichrist" un violent (et, apparemment, efficace) exutoire pour sa misogynie, il signe avec "Melancholia" une passionnante réflexion sur la (sa...) dépression, avec poésie, intelligence et sincérité.

jeudi 11 août 2011

"The Social Network", David Fincher


J'ai enfin vu ce qui a souvent été présenté comme le meilleur film de l'année dernière. Il est indéniable que sur presque tous les niveaux, le film est maîtrisé avec une précision millimétrique. La réalisation est impeccable, la narration complexe mais claire, la photographie bien adaptée, le récit mené de façon intéressante, le jeu d'acteur plus que réussi, la musique choisie avec goût, etc., etc. Cette orchestration magistrale est en fait parfaitement à l'image du sujet qu'elle représente : froide, elle laisse peu de place aux aspérités attachantes, aux personnages authentiques, et donc à l'émotion. Mais c'est aussi ainsi qu'elle se perd, laissant le souvenir d'un film extrêmement produit, extrêmement carré et extrêmement glacial. L'élément le plus symptomatique en est son personnage principal, dont la caractérisation précise laisse cependant à désirer : personne ne semble savoir gérer l'éléphant dans la salle, à savoir le fait qu'il représente quelqu'un de bien connu, de bien actif, de bien vivant. Dès lors, s'il a le bon goût de ne pas trop porter de jugement, c'est surtout parce que le film hésite entre un personnage outrageusement diabolique, un personnage amèrement comique ou un personnage finalement creux. Or, il constitue la fondation du film, comme l'affiche est là pour le prouver, et cette absence de décision fait souvent chanceler dangereusement l'ensemble, ne laissant le souvenir que d'une œuvre intéressante, mais que l'on n'a pas forcément envie de revoir, tant elle omet la justesse des sentiments.

Mais sur ce même monstrueux net traîne une vidéo qui remédie à ça :

lundi 1 août 2011

"Harry Potter & the Deathly Hallows, Part 2" (of the Seventh Movie. That's right.), de David Yates

Je n'avais pas prévu d'aller voir ce film. Déjà, je n'avais pas vu la première partie (mais j'ai lu le livre lors de l'époque lointaine de mon tout premier Paléo, quand j'étais encore un jeune bachelier naïf et innocent), et puis, personnellement, pour moi, "Harry Potter", toute la magie s'en est éteinte à l'épilogue dudit livre et après quelques déclarations de la Rowling. Bref. Mais bon, voilà. On était à Londres, quoi. Genre à Londres. A fortiori : à Camden Town. Bon. Voilà, quoi. J'ai donc accompagné une autre international student pour voir le dernier chapitre, la fin d'une ère, it all ends, maintenant nous sommes adultes, et compagnie.


Ca a bien commencé. J'ai eu un peu de mal à me souvenir de ce dont il fallait se souvenir : j'aurais apprécié un résumé de la première partie (en plus ça leur aurait rempli de précieuses minutes, j'y reviendrai), mais bon, j'imagine que ce n'est pas nécessaire pour un film destiné aux fans avant tout (j'y reviendrai aussi). Mais on se prend facilement au jeu, grâce à un univers bien sombre. L'apparition rapide d'Helena Bonham Carter dans le  rôle d'Hermione y était aussi pour beaucoup. Je n'ai toujours pas compris pourquoi ils n'ont pas pu présenter la baguette de Bellatrix à la banque, mais bon, passons. Tout ce passage était intéressant, drôle, rythmé, bien narré, pas trop mal joué (enfin, il ne faut pas trop en demander à Radcliffe, tout de même), bien que déjà un peu too much par moments (dragon j'écris ton nom), mais délicieusement incorrect par moments (qui a commandé le nabot grillé?).

C'est par la suite que ça déraille : un enchaînement de scènes incroyablement longues et ennuyeuses, qui sonnent comme un supposé fan service peu sincère, en forme de "Vous avez vu, on respecte grave le bouquin, on vous laisse, pour une fois, de longues scènes de dialogues, par respect, hein, c'est pour ça qu'on a découpé le film en deux, pour que vous puissiez jouir de ces merveilleux moments", alors que la vérité n'en sonne que plus claire "Merde, on a décidé de faire deux films pour avoir encore plus de fric, mais il se passe pas énormément de choses dans ce bouquin comparé aux autres, alors faut qu'on remplisse pour justifier, sinon tout le monde va capter!". Dans le genre, il y a aussi les exactes TRENTE MINUTES de publicité avant le début du film (à partir de l'heure de la séance...). Non non, Harry Potter n'est pas une machine à fric. Ben voyons.


Mais ce n'est pas tout : on a aussi des scènes d'action, me direz-vous. Certes, elles sont brouillonnes, laides, illisibles, comme une vilaine resucée du Seigneur des Anneaux en mode raté. Mais ce n'est pas grave, parce que, et on touche là au noyau du film : on n'a pas besoin de vraiment se fouler, ce film est fait pour des fans ! Ceux-ci ont supposément juste envie de voir sur écran ce qu'ils connaissent en livre, d'en prendre plein les mirettes et d'être ému un minimum. L'histoire, ils la connaissent déjà : pas besoin de la raconter, de toute manière, elle est trop compliquée. Contentons-nous de quelques rapides séquences pour ne pas l'occulter tout à fait et suivre le schéma général, mais dépêchons-nous pour pouvoir montrer surtout des effets spéciaux, du gâchis de budget, et aidons à visualiser de manière unique et conforme ce que chacun avait imaginé à sa façon. Du spectaculaire, bien entendu, c'est à ça que le cinéma se résume ! Et c'est ainsi que Yates ne prend aucun risque, ne fait aucune démarche personnelle. Il ne fait ni plus ni moins que ce qui est attendu de lui, sans innover, sans corriger, sans créer. J'avais préféré le troisième volet, où la réalisation et le récit faisaient preuve d'originalité, n'en déplaise aux puristes. Ici, tout est tristement attendu.

Et ce jusqu'au jeu désastreux des acteurs, au moins une constante dans les films Harry Potter (tout au moins les 7.5/8 que j'ai vus). Oh, mon pauvre Daniel, il est temps pour toi de disparaître, d'accord ? J'ai été très surpris de voir qu'Alan Rickman avait été tant acclamé pour le rôle (souvent décrit comme le seul bon acteur de la production) : de mon côté, je l'ai trouvé très mauvais, dans le genre "j'ai trouvé une diction particulière de mon personnage alors je prononce toutes mes répliques de la même façon". J'aurais plutôt retenu Maggie Smith, amusante et émouvante, et j'aurais aimé pouvoir aussi parler de Julie Walters, si son passage culte, qui était le seul que j'attendais vraiment, n'avait pas été résumé au strict minimum en quelques secondes rapides.


Je ne nierais pas certains passages amusants ou bien menés, notamment puisque quand on applique une recette à la lettre, eh bien ça en a le résultat escompté - rien de plus. Cela n'empêche quelques magnifiques ratés (Voldy est parfois tout rigolo ; merci Neville de nous rappeler comme Harry vivra toujours dans nos coeurs kikoolol ; et c'est quoi cette séquence de "mort" toute pourrie ?), et il en reste que le film hésite à explorer ses personnages - j'ai apprécié le fait que le passage de Ron et Hermione dans la Chambre des Secrets soit montré, ce qui n'était pas le cas, si je ne m'abuse, dans le livre comme toujours enfermé dans son suivi têtu du personnage principal ; mais il sonne comme un triste prétexte à justifier les salaires de ces acteurs sous-exploités (ce qui, dans le cas de Rupert Grint, n'est sûrement pas un vrai souci).

Alors, je ne doute pas que chez ceux chez qui HP signifiait encore quelque chose d'important, c'était émouvant et, pour ainsi dire, réussi. Mais chez ceux qui, comme moi, n'ont pas cette chance, c'était juste mauvais : du fan service à 100%. Je suis donc resté de marbre face à ces plans caricaturaux des trois amis sur les ruines de leur château préféré ou à ces incursions d'extraits des premiers films pour montrer le chemin incroyable qu'ils ont parcouru jusqu'à l'âge adulte... Laissez-moi bâiller, au moins jusqu'à cet épilogue navrant et malheureusement représenté. A l'époque, il avait signé le cruel manque d'ambition de la femme la plus puissante du monde et avait enfermé à jamais Harry Potter dans la littérature enfantine et adolescente; le film en fait tout autant.

Paléo 2011, 5e jour : Est-ce déjà la fin ?

Oui, sachez-le, le Paléo Festival, c'est en fait pendant six jours, jusqu'au dimanche. Mais j'ai dû m'envoler vers les contrées britanniques le dimanche. Donc j'ai loupé le dernier jour (ça va vous suivez? ça se complique sûrement après.), ratant par la même occasion Yael Naim (ce qui m'attriste), Cocoon (ce qui m'attriste un peu aussi mais pas trop, ils se la pètent quand même énormément ... mais y'a Marc), Jamel Debbouze (ça étrangement je m'en suis remis beaucoup plus facilement), et j'en passe, ne mettons pas de sel sur les blessures et passons plutôt à la vraie description du jour où j'étais vraiment là.

J'ai fait l'ouverture des portes ! (ou presque.) (bon ça va hein pour cinq minutes vous êtes gentils vous allez pas chipoter.) Et j'ai pu paresser au soleil tel le plus obèse des siamois, avec des cocktails et des churros sur les espèces de matelas à eau géants qui ont fait leur arrivée dans le festival cette année (non mais attendez, pour la Suisse, un tel changement tout à coup, c'est limite révolutionnaire, là, s'ils avaient un gouvernement, je me serais fait du souci pour lui) (oui j'ai une autre théorie comme quoi la Suisse est un pays qui ne vit sous aucune autorité).

Au Village du Monde jouait Joaquin Diaz. Sympathique dans son genre. Dansant et amusant. (Il faut bien que je m'y résolve : c'est tout ce que j'ai à en dire. Ca me fait bizarre de ne rien avoir à ajouter, moi qui suis réputé pour ma logorrhée chronique.). (Ecoutez ce qu'on va faire c'est que je vais encore rajouter une parenthèse ici présente pour ne pas avoir l'impression d'avoir fait un paragraphe presque vide sur ledit Joaquin, ça vous dérange pas? Merci vous êtes mignons.) </nevrose>

Ensuite, direction le Chapiteau pour Selah Sue. Une jeune rockeuse blonde et assez merveilleuse. Un rock spontané, brut, un peu sale, un peu sans concession, comme j'aime; et elle, au milieu, maîtresse et victime de sa musique à la fois. Très beau à voir. Sa voix puissante rappelle un peu Duffy en plus crade. Elle aura besoin d'encore un peu d'entraînement pour que son naturel s'allie à une maîtrise totale, mais en attendant, c'est déjà très bien, une des grandes découvertes de ce festival.

Par la suite, Ayo... euh Irma au Club Tent. Pas trop mal. Souvent seule sur scène avec sa guitare, elle enchaîne des chansons sympathiques, sans grande ambition, qui font passer correctement un bon moment mais ne marquent pas outre-mesure, sans doute en partie à cause d'une trop grande homogénéité. Mais la chanteuse est agréable et touchante dans sa gratitude.

Ensuite, Moriarty, un de ces concerts que je serais sûrement allé voir ailleurs. J'avoue avoir été décontenancé au début : plusieurs chansons s'enchaînent sans trop d'émotion. Peut-être le groupe était-il perturbé par l'absence pour cause de naissance filiale d'un de leurs membres. En attendant, c'est un peu ennuyeux, entre nous, malgré la présence de l'éminent "Cottonflower". Fort heureusement, la chanteuse sort de scène et revient tout de rouge vêtue, et là le concert démarre vraiment. Avec "Private Lily" et le très attendu et magistral "Jimmy" notamment. La musique se déploie réellement, la voix est toujours aussi impressionnante, les titres passent beaucoup mieux, le concert devient une réussite.

J'ai vu de loin quelques chansons de The Bewitched Hands mais j'étais occupé à d'autres activités sociales comme boire me rafraîchir, discuter, faire des connaissances et OMG apprendre le décès d'Amy Winehouse, dont nous discutions encore paisiblement quelques heures auparavant (elle était barmaid dans un bar londonien et mon frère l'y avait vue) et dont j'avais rajouté les chansons sur ma playlist "Juillet 2011" de mon popod Dalaï Lama (c'est son nom) (et je suis trop fier d'avoir fait un playlist pour le mois) quelques jours avant. Gros choc donc. RIP babe. Sinon le groupe avait l'air pas mal. (Vive le chroniqueur.)

Non mais c'est qu'il est temps d'aller manger. Et après, quelques regards vers Robert Plant & The Group Of Joy. Pas mal, malgré la chevelure digne de René-Charles l'illustre fils de Céline Dion et des airs grisonnants de vieille star sur le retour pour cause monétaire. Cela n'enlève pas un vrai savoir-faire mais ne m'aura pas donné envie de me précipiter sur sa musique en rentrant.

Retour au Village du Monde pour Renegades Steel Orchestra. Comme leur nom l'indique, ils jouent sur différents appareils métalliques. Je m'attendais à un truc plus impressionnant type Tambours du Bronx et moins système B ghetto (dis donc, c'est incroyablement politiquement incorrect ce que je viens de dire, heureusement que personne ne me lit). Dansant et rythmé mais ça ne m'a pas marqué. Je pense qu'il est sage de conclure que la musique des Caraïbes, c'est pas mon quetru.

La pluie permet un très bon placement pour le concert final de Mika. Disclaimer: Comme beaucoup, j'ai été pris par la fièvre Mika à l'époque de son apogée "Love today" & Cie, j'avais d'ailleurs apprécié son concert sur cette même scène il y a trois ans, puis je m'en suis violemment lassé. Mais j'étais néanmoins content de le retrouver ici, même si je ne connaissais aucune de ses nouvelles chansons. Ce dernier point s'avéra ne pas être un problème dans la mesure où, globalement, on peut dire qu'il n'a joué que des chansons du premier album, dans ce concert qui devait sûrement être la version courte de ce qu'il fait hors-festival pour ses vrais fans qui veulent aussi entendre parler du "Boy who knew too much". Mais ici, le public moyen, dont je fais partie, voulait surtout écouter ses plus grands succès. Ainsi, les trois quarts du premier album y sont passés, avec quelques chansons du second quand même. Un vrai show avec des déguisements Marie-Antoinette et tutti quanti, assez marrant à voir. Il maîtrise très bien son spectacle, une vraie bête de scène le petit, même quand la pluie fait rater "Relax" avant le refrain (la musique s'arrête d'un coup! "Oui bon c'est nul on va reprendre depuis le début". Mon manque total d'oreille musicale n'avait évidemment rien remarqué.). Ca a ranimé la flamme de mon intérêt pour le jeune homme, et les mauvaises langues qui attribueront cela à sa ressemblance supposée à l'Homme De Mes Jours auront sûrement au moins un peu raison. En tout, un très bon concert, rythmé, dansant, amusant, et sa voix toujours au top. Golden.

Et c'est fini pour le Paléo, en espérant qu'en 2012, je serai à nouveau sur les Plaines de l'Asse et pas les deux doigts dans un vagin pour un stage de gynécologie-obstétrique. Soupir.

Paléo 2011, 4e jour : Thème ou t'aimes pas (i'm on pun-fire!)

Bon ok je me suis un peu fait attendre pour cette fin de compte-rendu de festival que personne ne lit (à part peut-être ZZ), mais j'ai mieux à faire, voyez-vous, je suis à London, et il y a du carrot cake à chaque coin de rue. Dans de telles conditions, bon, voilà, hein, on se comprend. Mais j'ai fait l'effort incroyable de sécher mon lundi matin pour venir vous parler. (Bon, ok, c'était pas un effort, c'est juste le temps qui est passé trop vite et tout à coup il était trop tard pour partir sans arriver devant une porte close.) (Et si je suis là à écrire, c'est aussi et surtout parce que j'ai la flemme de me bouger jusqu'au lit qui est tout de même à trois mètres (à vue d'oeil)). Mais revenons à nos moutons suisses.

Vendredi, donc. Pas celui-ci, celui d'avant. C'était une soirée à thème. Ce qui a occasionné le jeu de mots incroyable dont vous avez pu jouir dans le titre. Avouez que vous êtes heureux. Oui, donc. Souvent, le Paléo se fait une soirée à thème. D'habitude, c'est le jeudi. Là, c'était le vendredi. J'ai du mal à croire que ça ait pu expliquer le fait que cette soirée ait été de loin la plus remplie de la semaine : aucune revente de places à l'entrée, que des potentiels acheteurs qui sont à mon avis repartis bredouille. (Ce mot devrait être utilisé plus souvent. Bredouille bredouille bredouille.). Personnellement, c'est la soirée que j'ai le moins apprécié au niveau musical. Mais j'ai pu en profiter pour faire un petit tour dans ces terrains souvent inexplorés de l'immense festival. Terra incognita découverte par une équipe franco-lituanienne. Tout un programme.

La Ruche est consacrée aux arts du cirque (non mais depuis quand ?!). C'est donc tout un petit univers bien pensé qui se met en place, avec un chapiteau (un vrai de cirque pour le coup), et un spectacle assez amusant et bien orchestré, "Les aventures de Poncho Miguel". Plus destiné aux enfants. Et aux francophones. La moitié lituanienne de l'équipe sus-nommée n'a pas compris grand-chose malgré mes capacités de traduction instantanée (en anglais, pas en lituanien - j'ai une théorie comme quoi la Lituanie, tout comme la Picardie (mais j'y reviendrai) n'existe pas). Nous ne sommes donc pas restés jusqu'au bout.

Et nous avons exploré le Village du Monde dédié aux Caraïbes. (Pas à l'Afrique Australe, ça, c'était l'année dernière, voyons.) (Ou alors ça c'était avant la Ruche. Je ne sais plus. C'était il y a longtemps voyez-vous. Certes je pourrais vérifier sur le programme mais je n'ai déjà pas le courage de me mouvoir jusqu'à mon lit, qu'espérez-vous de moi en de telles circonstances ?!). Sous le Dôme joue The Creole Choir of Cuba. Je pense que le nom est suffisamment explicite pour que vous, petits lecteurs à l'imagination fertile, visualisiez immédiatement cette troupe de madones (non, madones, pas Madonna, calmez-vous!) (yay j'ai casé Madonna, je vais avoir plein de pédés en plus des partisans du FN de la fois dernière, grâce à Google!) noires en costume de leur pays (ou pas d'ailleurs, j'y connais rien, si ça se trouve elles étaient déguisées en autre chose). (Je vais arrêter les parenthèses sinon vous allez croire que je suis payé à la commission (de parenthèses) (merde)). De jolies voix, un choeur agréable, une ambiance parfois un peu gospel, parfois beaucoup plus africaine. S'alternent les chansons joyeuses dansantes et d'autres plus mélancoliques, avec moult expressions faciales qui nous ont fait nous demander si ce n'était pas un extrait de comédie musicale. La totale incompréhension, malgré ma polyglottie avérée, cf. plus haut, des paroles permet de se concentrer sur les rythmes et d'imaginer ce qu'elles racontent : "What do you think they're singing about ?" "I don't know... Maybe dancing..." "Yeah! And the country..." "Love!" "Love, yeah, obviously.". Une recherche dans le guide nous apprit qu'elles parlent en fait des difficiles conditions de travail dans les champs de canne à sucre des immigrés à Cuba. Enorme fail.

Sur la Grande Scène se produisent ensuite les Cowboys Fringants. Personnellement, un accent canadien comme ça, ça suffit à me combler. (Avez-vous remarqué à quel point on est super multiculturel au Paléo ?! Truc de guedin si j'ose m'exprimer ainsi.). Ma foi, c'était fort bien - ils m'ont un peu évoqué une sorte de Tryo de Québec, avec des thèmes similaires (protéger l'environnement c'est bien, le capitalisme un peu moins), changement rafraîchissant. Bon, j'avoue ne pas avoir tout compris, tabernacle. Mais ils avaient une bonne énergie, et surtout une violoncelliste totalement incroyable, donnant lieu à des morceaux tout à fait géniaux, où son instrument dialoguait avec les autres, tout à fait magnifique. Je l'ai même applaudie super fort à la fin, la fille. Oui, je le dis quand c'est bien, je suis comme ça, moi.

Bon, en fait, je vous l'ai pas dit, mais le thème, à part tout ça, c'était rap (Soprano, Danakil et compagnie). Ah non pardon, le programme dit "Groove/Hip Hop/Reggae". Bon dans tous les cas, ça m'attirait pas des masses. Et puis y'avait Stromae aussi. Mais j'ai commis le pire délit de faciès en refusant d'aller "alors danser" parce que sa tête sur la photo m'énervait déjà. Je suis superficiel mais vous m'aimez comme ça, alors ça va.

Nous avons préféré attendre James Blunt. Oui bon ça va hein. Sur la Grande Scène. Eh bien figurez-vous que, malgré mes quelques préjugés, c'était pas trop trop mal. Bon, ça ne cassait pas trop pattes à un canard et parfois, ça faisait office de musique d'ambiance à mes pérégrinations mentales habituelles, mais globalement, ses chansons passent bien, on va dire. Et il a pas mal de charme scénique. Bref. Voilà. Nous ne sommes pas restés jusqu'à la fin, quand même, alors on l'a pas entendu dire goodbye à sa/son (bon ça va on a le droit de rêver) lover ni m'annoncer à quel point je suis beautiful. It's true.