Encore une adaptation (apparemment assez libre) d'un roman... que je n'ai bien entendu pas lu. "La Femme du Vème" / "The Woman in the Fifth" raconte l'histoire de Tom Ricks, écrivain américain qui arrive à Paris pour reconquérir sa famille, retrouver le goût d'écrire et reprendre sa vie en mains après un mystérieux scandale qui lui a fait tout perdre. Mais le vol de ses affaires et le refus de son ex-femme le forcent à vivre dans un motel miteux et à prendre un travail louche pour le propriétaire de l'hôtel, jusqu'à ce qu'il rencontre une femme étrange.
Ethan Hawke campe le rôle de Tom Ricks avec beaucoup de conviction, donnant vie sans problème à ce personnage qui réunit, de manière un peu trop parfaite et scolaire, toutes les caractéristiques du protagoniste du film fantastique : attachant, complexe, instable. C'est sur cette ambiguïté que le cinéaste va vouloir jouer pendant tout le film, espérant ainsi créer un décalage idéal, une histoire posée constamment sur une frontière, un doute. Avant tout, cette recette un peu trop bien appliquée laisse avant tout montrer ses ficelles et gâche souvent la volonté du réalisateur : on voit qu'il fait tout pour créer un film purement fantastique (dans le sens premier du terme, à savoir dans une hésitation complète entre la solution de la réalité et la solution du surnaturel) avant de croire à ce dit fantastique. Cet attachement excessif au genre phagocyte les autres : malgré des scènes intéressantes, le film ne parviendra pas vraiment à faire dans le thriller ni dans la romance, et encore moins dans la réflexion philosophique, par exemple sur l'écriture comme on pouvait l'attendre.
Kristin Scott Thomas présente un jeu impeccable, elle aussi, tout comme Joanna Kulig dont le personnage est sans doute le plus attachant. Le casting relève donc le niveau du film, tout comme la réalisation qui, bien qu'un peu convenue pour le thème, est intelligente et relativement efficace, permettant de créer de réels moments de tension et à éviter suffisamment l'ennui par un rythme soutenu. C'est ainsi que la vacuité du scénario n'apparaît pas directement. La narration a été trop prétentieuse, trop sûre d'elle, se voulant sombre et complexe là où, une fois la révélation principale passée, l'explication la plus simple semble la plus vraie. La réponse aux maigres mystères du film apparaît un peu trop évidente et, malheureusement, les quelques éléments qui ne collent pas vraiment nous laissent de marbre, car ces zones d'ombre semblent avoir été laissées plus dans une tentative d'enrichir artificiellement le récit et surtout parce qu'ainsi, l'intérêt pour l'histoire n'est plus vraiment là.
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