dimanche 18 décembre 2011

"Kaboom", Gregg Araki

"Kaboom" est totalement barré. Voilà, le principal est dit : vous pouvez arrêter de lire maintenant et quand même réussir à me faire croire que vous avez suivi tout l'article si vous m'en parlez un jour. Bon.


Plus en détails, donc, "Kaboom" est totalement barré. Il s'agit tout de même, tenez vous bien, de l'histoire d'un jeune homme bisexuel, amoureux de son colocataire hétérosexuel et beauf, et qui découvre les joies du libertinage à l'université dans le même temps que sa meilleure amie, lesbienne. Vous allez vous dire, ok, c'est juste un film post-teenage à tendance scènes de cul (fort plaisantes par ailleurs). Oui, mais bon : notre garçon commence à avoir des rêves étranges et à vivre des expériences fantasmagoriques qui le font enquêter sur des faits surnaturels étranges... qui vont aller jusqu'à lui faire découvrir un grand complot mondial dont il est au centre. Vous allez vous dire, ok, c'est un film de science-fiction. Oui, bon. Sauf que c'est totalement barré. Et donc indéfinissable, tant le tout est plongé à chaque seconde dans le second degré le plus profond.


Commençons par le commencement, si vous le voulez bien. Thomas Dekker est un très bon choix. Parce qu'il est trop un beau gosse, vous dites ? Mais certainement. Et aussi parce que sa grâce androgyne rend son personnage éminemment attachant. Quant au reste du cast - Haley Bennett, Juno Temple, Roxane Mesquida, Chris Zylka... - sa performance est difficile à juger tant Gregg Araki prend un malin plaisir à diriger leur jeu façon émission de KD2A le samedi matin sur France 2. Mais les acteurs relèvent le défi avec tout autant d'amusement, et délivrent avec humour leurs répliques délicieuses et improbables. Mais le cinéaste ne s'arrête pas là : la réalisation est rose bonbon, part dans tous les sens, joue avec les codes du kitsch à chaque seconde.


Un film facile à détester ? Sans le moindre doute. On pourra me soutenir que c'est une daube internationale que je ne répondrais pas vraiment. Je pense néanmoins qu'à condition d'accepter le film comme un divertissement (et un gros film de pédé) qui ne prend au sérieux que le fait de ne pas se prendre au sérieux, on peut adorer l'expérience. Le n'importe quoi poussé jusqu'à son paroxysme. Au total, de ce joyeux bordel, ressortiront des questions posées sur l'amour, le destin, l'amitié, l'orientation sexuelle, la sexualité en général, les sectes apocalyptiques... ou pas, d'ailleurs : où est le besoin de poser des questions ? Araki s'amuse ; heureusement, nous avec, autrement le film aurait été un parfait échec. On préfère maintenant utiliser tous les codes des séries B et des navets des vingt dernières années, en les appuyant pour mieux s'en moquer. Finalement, est délivrée une explication finale, volontairement capillotractée à l'extrême, qui justifie (ou non!) toutes les excentricités du film, avant d'à nouveau tout envoyer en éclats, juste pour le fun.


Personnellement, j'ai beaucoup ri.

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