dimanche 26 juin 2011

"Annie Hall", Woody Allen

Déjà la deuxième critique sur un Woody Allen... C'est du propre... Souhaitant combler mes énormes lacunes sur le cinéma pré-90s, je me suis lancé dans le visionnage de "Annie Hall", dont on m'a dit beaucoup de bien récemment.


Je parlais il y a quelque temps de "(500) Days of Summer", "Medianeras"... et même "Blue Valentine"... En voyant "Annie Hall", j'ai non seulement compris pourquoi ce film avait été tant récompensé et comment Woody Allen s'était forgé sa réputation, mais j'ai aussi et surtout vu à quel point tous ces films sus-cités sont en fait dans la veine de films comme "Annie Hall". Comme je l'ai dit, mon manque de culture cinématographique probante m'empêche de dresser les parallèles sans tirer des plans sur la comète, mais, à ce que j'en imagine, ce film devait être incroyablement novateur pour l'époque.

J'en retiens, au-delà de la période du film très agréable à contempler, l'intelligence de la narration, qui manie les flash-backs et les temporalités avec une aisance remarquable et une fluidité de maître, tout en gardant une certaine patte Allen déjà reconnaissable, notamment dans les scènes du passé mises en scène devant les personnages du présent. De nombreux procédés cinématographiques originaux sont ici utilisés et font le charme désuet du film.


L'histoire d'amour, au sens général du terme, est racontée dans un ordre qui lui correspond davantage que la chronologie et qui est tellement juste qu'il glisse tout seul sans jamais faire froncer les sourcils au spectateur. Toute la force du film réside sûrement en l'universalité des sentiments qui est décrite ici. En effet, malgré les caractères bien marqués et loufoques des protagonistes, leur histoire touche et peut toucher tout le monde puisque ce qu'elle raconte est commun et permet, ne serait-ce que par moments, de s'identifier aux situations sans s'y attendre. La décrépitude du couple est décrite avec intelligence et rigueur, et apparaît comme un revers à l'intimité qui s'installe ; laissant le terrain libre aux personnages pour trouver ou non leur juste milieu.

J'avoue émettre une retenue quant au personnage de Alvy Singer, et sa réversibilité déroutante avec Woody Allen lui-même. Cela donne parfois une impression étrange de voyeurisme. La limite n'est pas claire : est-ce inspiré de faits réels, ou caricaturé, ou alors une facilité d'écriture, ou encore un hasard, si Woody et Alvy sonnent comme la même personne ? Bien que ce ne soit pas grave en soi, cela remet légèrement en cause le jeu d'acteur d'Allen, et surtout, cela laisse sur sa faim, à se demander si Allen écrit ce film uniquement pour lui ou pour les autres. Cela résonne avec le titre du film : alors que le film s'articule totalement autour d'Alvy et raconte son histoire, le titre ne mentionne qu'Annie, comme si Allen lui-même racontait ce passage de sa vie.


Dans tous les cas, le scénario étonne, amuse et captive. Malgré un certain recul dû à quelques longueurs, il est difficile de ne pas se demander, un peu tendu, à la fin, ce qui va leur arriver. Quand la conclusion est apportée, ne reste que la subjectivité laissée au spectateur pour son choix : faut-il se tourner vers le pessimisme ou vers l'espoir ? On ne peut pas s'empêcher de penser que le choix d'Allen et de son personnage n'est peut-être pas celui qu'il prétend.

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