jeudi 21 février 2013

Ce que l'on a écouté depuis la dernière fois, partie 1.

Oui, bon. 

Je n'ai pas posté depuis trois semaines, et pour cause : l'affiche de ce début 2013 est incroyablement décevante. Très peu de films semblent intéressants. Je suis à deux doigts de me faire des blockbusters - et c'est d'ailleurs ce que le plus grand des deux cinémas d'art et d'essai du centre de Lille est obligé de diffuser, tant l'actualité cinématographique est maigre. Et les quelques films que je voudrais voir, il faut pour cela attendre la fin de mes satanés examens. Enfin bon, tout ça pour dire que je suis encore là, je sais que je vous manque, mais il va falloir être patient.

Ou pas tant que ça, puisque je viens de passer un temps bien trop important au vu de mon programme de révisions du jour pas encore commencé, à chroniquer un nombre d'albums bien trop important au vu de mon programme de révisions du jour pas encore commencé. Ben oui, avec aussi peu de choix et aussi peu de temps pour les films, autant se tourner vers la musique, vous êtes d'accord ? Mais si, vous êtes d'accord. Ça tombe bien, je vais vous parler ces prochains jours de tout ce que j'ai écouté depuis la dernière fois.


Clarika - "La tournure des choses"

Quelle sera la tournure des choses ? C'est la question qu'on pouvait se poser. L'évolution de Clarika est simple, elle trouve progressivement sa façon de dire les choses, jusqu'à "Joker", pic de grâce et de célébrité. Et dans la foulée, sortira "Moi en mieux" : l'album qui résume tous les autres, l'album de la stagnation, qui n'apporte rien de nouveau, hormis une première déception. Alors pour "La tournure des choses", j'étais un peu sceptique. Et pourtant... Certains thèmes sont crispants de bobo-tude : la volonté de retour à des valeurs plus simples ("Je veux des lettres", "C'était mieux avant"...), l'intérêt mal venu pour ces pauvres personnes du Tiers-Monde ("Sumangali"), autant de sujets qui feront dire aux journaux que Clarika est une femme de son époque. Mais en réalité, on la préfère dans sa sincérité, avec le délicat "Mais non mon chat", l'attendu mais efficace "Même si". On la préfère quand elle lâche prise, quand elle ne s'efforce pas à raconter quelque chose, comme dans l'exutoire "Oualou" et l'absurde "Je suis bad". On la préfère surtout dans sa capacité à la subtilité, avec l'excellente conclusion "Tout est sous contrôle". La voix est bien sûr toujours au rendez-vous, la musique s'éloigne un peu plus de ses tendances clocloïsantes. L'évolution est lente, mais elle est là, l'espoir est de retour, les choses tourneront sûrement bien.






Lilly Wood & the Prick - "The Fight"

Le deuxième album tant attendu constitue comme toujours une étape dangereuse. Et le duo relève le défi avec brio, avec un album direct et entêtant, sombre et exaltant. Un second opus encore plus mûr, encore plus juteux que le premier. Les textes sont d'une clarté évidente, emplis d'une désillusion nonchalante complètement délicieuse, alliés à une musique sombre, riche et établie. Cela commence avec "Long Way Back", hymne à la résilience, "Mistakes", vengeur et franc, et cela se sublime avec l'exceptionnel "Joni Mitchell", chronique d'une génération perdue. La beauté de Lilly Wood & the Prick se situe là, dans cette capacité à rapporter des doutes actuels et intimes, mais sans jamais verser dans le sentimentalisme, préférant un penchant combattif... "the fight". Ainsi quand on écoute les incroyables balades folk-pop "No Mark", "Briquet" ou "Into Trouble", on ne sait pas si on doit être ému par la dureté des sentiments, ou entraîné par les rythmes généreux, sans doute les deux, mais très vite on comprend qu'en fait, on s'en fiche, on suit le mouvement, on continue, on combat.







Soko - "I Thougt I Was An Alien"

Ah, je l'aurai attendu, cet album, pendant mon adolescence, alors que Soko se rendait célèbre par "I'll kill her". Sans doute trop longtemps : il se fait trop attendre et sort plusieurs années plus tard, un peu après la fête. Soko choisit un son acoustique, parfaitement dépouillé et un peu sale, mettant en avant une voix éraillée, spontanée, loin des bidouillages habituels, qui scande des textes immédiats, qui gueule et regrette, qui pleure et exige. L'ensemble est aussi uni par le son, qu'inégal sur la portée, et le résultat esthétique n'est pas toujours au rendez-vous, mais ce n'est pas le but : Soko semble assumer parfaitement ce qu'elle fait. Elle n'est pas là pour faire plaisir, elle est là parce qu'elle a envie de partager ses pensées : "We Might Be Dead By Tomorrow", "I've Been Alone Too Long". Ses balades résolument folk convainquent ou non, mais Soko, égale à elle-même, continue. Elle touche parfois la corde sensible, avec "No More Home, No More Love", "Happy Hippie Birthday", "Destruction Of The Disgustingly Ugly Hate"... parfois, les morceaux ne font aucune impression. Mais elle s'en fout, et nous, étonnamment, un peu aussi. Alors j'écoute distraitement un album que j'aurais probablement adoré il y a sept ans (bim le coup de vieux dans ta face).


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