Vous n'y croyiez plus et pourtant je suis revenu. C'est la rentrée pour tout le monde, dites donc. Enfin, si ce n'est que je suis en vacances pour un mois et que je vais pouvoir aller au cinéma et vous faire rêver comme au temps jadis. Et on commence tout de suite avec "Superstar", film franco-franchouillard de Xavier Giannoli, avec Kad Merad et Cécile de France dans l'histoire un peu absurde d'un parfait quidam qui devient célèbre du jour au lendemain sans la moindre raison apparente.
Le scénario du film tient donc sur une prémisse kafkaïenne : cet inconnu qui, du jour au lendemain, devient extrêmement célèbre, reconnu par tous et aimé du public alors qu'il n'a absolument rien fait pour. On pourrait croire que l'un des enjeux du long-métrage serait de comprendre la raison de ce succès aussi immédiat qu'immérité, et ce d'autant plus que le protagoniste répètera ad nauseam la question "Pourquoi ?", teaser épuisant qui ne trouvera en fait jamais de vraie réponse. Sans doute Giannoli se pâme-t-il de cet absurde assumé, mais cela affaiblit surtout le propos du film. Effectivement, le scénario, une fois posée son idée principale par une trame narrative un peu simpliste et peu subtile, se sert évidemment d'elle pour exprimer des critiques.
Au-delà de cela, l'histoire reste cela dit agréable à suivre, surtout grâce aux interactions des personnages qui se révèlent plutôt intéressantes : Cécile de France plaît, malgré une caractérisation souvent erratique et des costumes improbables et injustifiés, en journaliste a priori humaniste, tandis que Louis-Do de Lencquesaing repose une fois de plus sur la facilité en trouvant là encore un rôle sur mesure de fier salaud. Cédric Ben Abdallah, malgré un jeu souvent encore léger, correspond bien à ce rôle de journaliste télé. Enfin, Kad Merad, qui revient à un rôle sérieux, confirme qu'il devrait se contenter de comédies familiales sans prétention, car s'il a la tête de l'emploi, il n'en a guère les capacités. Finalement, on retiendra surtout Alberto Sorbelli, dont le personnage est sans doute le plus intéressant du lot, à la fois acteur du système voyeuriste et cruellement lucide quant à sa propre horreur.
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