Pendant mon isolement socio-culturel, j'ai tout de même jeté un œil entre incontinence urinaire et ulcère gastrique à certaines séries. Notamment cette nouvelle série d'ABC, créée par Edward Kitsis et Adam Horowitz : "Once Upon A Time". Le pitch est le suivant : les habitants d'une ville de Maine sont en fait des personnages de contes de fée, emprisonnés par la Reine dans notre monde, sans souvenir de leur identité. Henry, le fils adoptif de la Reine (maire de la ville dans notre monde), ramène sa mère biologique, Emma, à Storybrooke, car elle est censée être la seule capable de briser la malédiction.
Cette virée dans le fantastique est avant tout toujours profondément divertissante, sans être stupide, et c'était tout ce qui me convenait en cette période. L'histoire est malheureusement un peu trop plagiée sur celle de l'excellente "The Tenth Kingdom", qui n'aura pas bénéficié d'un tel développement ni d'une visibilité aussi importante. Les ressemblances sont multiples, mais l'univers de Simon Moore était suffisamment passionnant pour qu'en marchant sur ses plate-bandes, "Once Upon A Time" y trouve un certain avantage.
Cela ne compense toutefois pas les divers défauts habituels d'une série de network : la réalisation est tout bonnement inexistante, et le jeu d'acteur globalement lisse et peu intéressant. Jennifer Morrison a certes ses moments, tout comme Lana Parilla, alors que Ginnifer Goodwin, si elle bénéficie progressivement d'une exposition au moins aussi importante que Morrison, peine à marquer. On préfèrera Robert Carlyle, ou certains des rôles secondaires, comme la toujours délicieuse Amy Acker. Les autres sont passablement oubliables.
Ce qui différencie la série des autres de son genre, c'est son écriture de bonne facture. Par l'alternance entre le monde réel et le monde des contes de fée se crée un véritable rythme. Il est par ailleurs agréable de voir, sur une saison de vingt-deux épisodes, que chaque moment est une pierre à un édifice bien conçu. La progression de l'histoire est savamment réfléchie, ce qui est extrêmement rare pour une série type ABC : cela rend d'autant plus plaisantes les révélations témoignant de la préparation en amont.
Il est cela dit regrettable que le tout baigne dans une ambiance irrémédiablement mièvre et niaise : là où il aurait été bien plus captivant d'explorer la nature originelle éminemment sombre des contes de fée, les scénaristes préfèrent se tourner vers les clichés de Walt Disney, et ce jusqu'au choix des costumes ! On nous rabâchera épisode après épisode l'importance fondamentale de l'amour et de la famille, plus forts que tout le mal ; l'épuisement vomitif n'est pas très loin.
Alors que l'intérêt commence donc à fléchir, et que l'on s'attendait à une conclusion molle destinée à continuer l'utilisation d'une recette routinière, le final se montre plus ambitieux que prévu, et ose exploser en une demi-heure toutes les bases de la série, pour laisser un suspense alléchant pour la suite, assurant mon retour en saison deux.
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