Aujourd'hui, un article qui sera le premier d'une série de sept... un pour chaque saison de Buffy ! Celui-ci, qui traite, si vous avez bien suivi, de la première saison, est diffusé en partenariat avec l'excellent site Spin-Off.fr qui permet notamment la notation des épisodes de toutes les séries au moooonnnde, en faisant la banque de données française la plus riche à ce sujet. Et vous savez à quel point j'aime donner mon grain de sel, alors imaginez l'extase d'un tel site pour moi. Et peut-être pour vous aussi, alors n'hésitez pas à aller y jeter un oeil. Et merci Manu !
"Buffy the Vampire Slayer" (ou "Buffy contre les vampires" pour les plus francophones d'entre vous, cela ne change rien, ce titre sera toujours aussi irrémédiablement kitsch dans toutes les langues imaginables) est la meilleure série télévisée au monde. Voilà, c'était le pré-requis numéro 1.
"Buffy the Vampire Slayer" est la meilleure série télévisée au monde parce qu'elle est arrivée avant toutes les autres. C'est peut-être de cela dont elle souffrira le plus : si elle était venue au monde dix ans plus tard, en plein milieu de l'âge d'or des séries à coups de "Lost", "Desperate Housewives" et autres, son génie aurait sûrement été acclamé encore plus unanimement. Toutefois sans elle pour éclairer les programmes des années 90, peut-être que ce même âge d'or aurait eu plus de mal à fleurir. Mais là n'est pas la question.
"Buffy the Vampire Slayer" (BtVS pour les intimes) est la meilleure série télévisée au monde car elle regroupe une puissante écriture métaphorique, beaucoup de fun, du drama intense tel qu'on en a rarement fait depuis (ou qu'on a alors (mal) copié, coucou Charmed et Twilight), des interprètes formidables (Alyson Hannigan épouse-moi!), des exercices de style jamais égalés et surtout, surtout, des dialogues absolument indescriptibles.
"Buffy the Vampire Slayer" est la meilleure série télévisée au monde, donc, mais sa première saison pose problème. Quand on suit une série, il y a quelque chose qui se produit, un moment, si vous voulez, où l'on bascule d'un feuilleton qu'on aime bien regarder quand on a rien d'autre à faire, à une œuvre artistique qui mérite toute notre attention. Ce moment vient après cette première saison, même si en rétrospective, elle est truffée d'indices décriant son génie. Ainsi la première saison de "Buffy" pose problème. Elle qui était tout d'abord prévue comme une mini-série sans avenir pour remplacer dans la grille horaire un autre show annulé en cours de route ne bénéficie que de douze épisodes. Douze épisodes qui ont été suffisants pour convaincre public et chaîne, à l'époque, qu'elle méritait un renouvellement. La première saison de "Buffy" pose problème aussi parce qu'elle fait suite au navet filmique du même nom : son créateur, dont on avait alors arraché le projet des mains, s'est obstiné à en faire ce qu'il en voulait originellement. La première saison de "Buffy" pose donc problème parce qu'elle se situe dans l'inconfortable entre-deux de la suite du mauvais film et de l'incipit de l'épopée télévisuelle.
Le tout dans les années 1990. Là où les méchants sont encore souvent en carton-pâte, le budget usé en un pauvre effet spécial, les pantalons portés au nombril, les minijupes en léopard, et le kitsch, le kitsch, toujours le kitsch. Autant d'écueils qui empêchent de discerner clairement le génie de cette première fournée. Alors bien sûr, il faut réussir à en rire, tout en parvenant à s'en détacher, des lunettes de soleil rondes et des mantes religieuses géantes. Et on peut alors s'attarder sur le caractère toujours aussi actuel de certains aspects, notamment la vie au lycée qui, d'après les plus récents "Veronica Mars" ou "Glee" (qui a juste volé énormément de choses à Buffy, d'ailleurs, mais passons), n'a malheureusement pas beaucoup changé. "Buffy" est parvenu dès le début à dresser un portrait étrangement réaliste de l'adolescence, tout en la transcendant par l'usage de situations fantastiques comme métaphores des différents conflits qui nous traversent à cet âge redoutable. Seront donc évoqués en miroir toutes les angoisses adolescentes : l'angoisse de performance, celle de la virginité, de l'appartenance à un groupe, de la rébellion, de la quête identitaire, de la recherche de la popularité ou de l'amour, des unions interdites... et une multitude d'autres thèmes, dont le traitement par le surnaturel sonne toujours étonnamment juste.
Une fois ces prémisses posés, la recette est simple pour ces premiers épisodes : à chaque épisode, son méchant, le Freak of the Week, sur fond d'un grand méchant qu'il faudra toute la saison pour battre, le Big Bad. Deux concepts popularisés par le génial Whedon, une fois de plus, et qui sera repris par de nombreuses séries ensuite, comme "Smallville" pour ne citer qu'elle (et une mauvaise série de surcroît). Si une telle facilité peut être préjudiciable, on ne peut qu'admettre que la recette fonctionne bien, grâce notamment au travail de détectives que doivent entreprendre les personnages à chaque nouvelle histoire, et surtout le lot incroyable de surprises et retournements de situation qu'elle apportera toujours. En effet, chaque épisode est le plus souvent rythmé par des révélations inattendues et bien pensées qui écarteront autant que faire se peut les clichés environnants. Alors, bien sûr, certaines histoires paraissent dérisoires ou démodées (le démon internet de "I Robot, You Jane"), certaines métaphores nous apparaissent, de notre point de vue actuel, trop tirées par les cheveux (la possession par les hyènes dans "The Pack"), certains démons sont juste ridicules (ladite mante religieuse géante de "Teacher's Pet")... Mais remis dans leur contexte, ces épisodes sans prétention offrent un divertissement inopinément intelligent, dont la recette simple repose sur cette dynamique scénaristique rafraîchissante et sur des personnages bien dessinés et interprétés.
Parce que cette première saison a aussi le mérite de poser les bases de nos héros favoris. C'est l'occasion d'examiner le début du parcours, là où Willow était encore la timide maladive, Xander le jeune idiot, Giles le doux empoté, Cordelia la pimbêche superficielle et Buffy la jeune Slayer qui voulait surtout sortir avec un garçon. Alors qu'à cette heure, la neuvième saison de "Buffy" est diffusée sous forme de comic-books, le chemin qu'il reste à parcourir aux protagonistes de Joss Whedon a des airs émouvants. Mais cette époque d'insouciance amène aussi son lot inattendu d'humour. Hormis des scènes d'anthologie (ah, cette scène de théâtre dans "The Puppet Show"...), c'est avec la série que naissent ces dialogues si reconnaissables et indéfinissables à la fois. Commencent ainsi les néologismes à foison (ajoutez un "-age" pour faire un nom commun, un "-y" pour un adjectif), les répliques-dynamite qui s'enchaînent, et les fameuses catch-lines de Buffy lors des combats, réminiscences de comic-books tels que "Spiderman". Et rien que pour ça, cette aisance avec laquelle les comédiens délivre des dialogues si magnifiquement ciselés, "Buffy" est déjà grande.
Ainsi, cette première saison de "Buffy the Vampire Slayer" en pose bien les humbles bases. Si elle laisse un souvenir irrémédiablement, répétons-le, kitsch, elle surprend en fait par sa noirceur assumée et par son intelligence dissimulée derrière les coupes de cheveux improbables. Et quand soudain vient "Prophecy Girl", le final, dont la construction ne trouve d'égal que dans la tragédie face à laquelle Buffy se retrouve confrontée, le personnage révèle son potentiel. La série arrête de blaguer et prouve au monde entier qu'elle en a dans le ventre, qu'elle n'hésitera pas et qu'elle a encore beaucoup à nous raconter. Lorsque Buffy murmure "I'm sixteen years old. I... I don't wanna die.", il devient évident que cette jeune série empêtrée dans les années 90 dont elle essaie de se défaire des clichés, est en fait brillante, bien plus brillante qu'elle n'y apparaît au premier regard. Elle ne nous décevra pas.
"Buffy the Vampire Slayer" (ou "Buffy contre les vampires" pour les plus francophones d'entre vous, cela ne change rien, ce titre sera toujours aussi irrémédiablement kitsch dans toutes les langues imaginables) est la meilleure série télévisée au monde. Voilà, c'était le pré-requis numéro 1.
"Buffy the Vampire Slayer" (BtVS pour les intimes) est la meilleure série télévisée au monde car elle regroupe une puissante écriture métaphorique, beaucoup de fun, du drama intense tel qu'on en a rarement fait depuis (ou qu'on a alors (mal) copié, coucou Charmed et Twilight), des interprètes formidables (Alyson Hannigan épouse-moi!), des exercices de style jamais égalés et surtout, surtout, des dialogues absolument indescriptibles.
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