samedi 16 mars 2013

"The Sessions", Ben Lewin

La date de sortie résonne avec l'actualité, particulièrement injuste envers la situation des personnes en situation de handicap, demandeuses à juste titre de la légalisation de l'assistance sexuelle.



Il y avait fort à craindre qu'avec un tel sujet, le film tourne vite dans la comédie romantique mièvre, dans les clichés larmoyants et/ou dans le militantisme creux. Il n'en est rien ; "The Sessions" est avant tout une histoire vraie, avec tout ce que cela comporte toujours d'ajout fictionnel, certes, mais c'est sans doute de là qu'il puise une telle justesse. Il est basé sur un essai rédigé par Mark O'Brien, personnage principal du film, qui a existé : poète gravement handicapé dès le plus jeune âge par la poliomyélite, il a effectivement eu recours à Cheryl Cohen-Greene, assistante sexuelle qui lui a fait perdre sa virginité. Dans le film de Lewin, O'Brien est joué par un acteur valide, ce qui est peut-être regrettable, John Hawkes, brillant en paralysé ironique, et Cohen-Greene par Helen Hunt, entière et honnête. Le film, en abordant des sujets si intimes et complexes, se centrera sur le rapport humain, sous toutes ces formes, et à ce titre, les dialogues résonneront d'une évidence claire et directe, entre des personnages humbles et construits (mention à William H. Nacy et Moon Bloodgood), développant entre eux des relations profondes et respectueuses.


Aussi "The Sessions" est une réussite. S'il ne constitue pas un bijou de mise en scène, il parvient néanmoins à poser son histoire de façon extrêmement nette. Il n'impose pas son point de vue mais présente simplement celui du protagoniste, et il assume sereinement la vastitude de son thème. Cela ne le met pas à l'abri de quelques facilités, bien sûr, et certaines conséquences paraissent parfois un brin infondées, et d'autres points trop appuyés. Mais il sait faire preuve de suffisamment de réalisme et de franchise pour éviter les plus gros pièges, et la délicatesse avec laquelle le scénario se déploie corrige ces légers faux-pas. On suit avec plaisir et intérêt l'histoire d'un homme, qui finira par raconter, la tête froide, sans voyeurisme et sans dénonciation, l'histoire d'une multitude de personnes jamais entendues. Si cela peut faire se forger un avis aux spectateurs qui n'avaient pas encore eu l'occasion de réfléchir au problème, ce sera un plus loin d'être négligeable.


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