dimanche 22 avril 2012

"2 Days in New York", Julie Delpy

Alors, ça y est, le blog est vieux : il a couvert deux films de la même réalisatrice. Après le décevant "Le Skylab", Julie Delpy revient avec la suite de son célèbre "2 Days In Paris", pour raconter la suite des aventures de Marion, Parisienne désormais expatriée dans la grande mégalopole américaine. A conseiller uniquement à ceux qui ont aimé le premier volet.


Fort heureusement, j'en faisais partie : "2 Days In Paris" rassemblait fraîcheur, humour, réalisme et absurde dans un long-métrage original et amusant. Cette suite reprendra les mêmes ingrédients : on retrouvera avec plaisir les situations cocasses pleines de quiproquos et de répliques inattendues, dans un humour qui s'étend du subtil au grotesque en passant par l'osé. Les dialogues sont toujours aussi finement ciselés, et rappellent Woody Allen par leur rythme et leur style incisif. On voyage donc sans trop de peine dans ce monde loufoque, où la dérision enchaîne avec le surréalisme. En effet, dans ce deuxième volet, Marion accueille sa famille dans son foyer avec Mingus, son nouveau copain, avec qui elle élève leurs enfants respectifs, issus de premières couches. Le choc des cultures est donc utilisé comme principal ressort comique : les gags qui en résultent ne sont pas toujours du meilleur goût, mais c'est surtout cette ambiance joviale, décontractée, hippie et décomplexée qui fera sourire. Ainsi se constitue une famille haute en couleur : Julie Delpy retrouve avec facilité ce rôle sur mesure, tandis que Chris Rock se fond bien dans le personnage et convainc en nouvel amant de Marion. Alexia Landeau se fait davantage oublier, tandis qu'Alexandre Nahon et Albert Delpy enfoncent leurs rôles dans leurs travers.



Car le problème du film, c'est qu'il n'apporte rien de plus que "2 Days in Paris" : on se demande même rapidement le pourquoi de cet épilogue. Si on retrouve une réalisation futée et arty, on déplorera l'histoire inconsistante : dans le prédécesseur, à travers le débâcle de situations caustiques, se déroulaient le développement d'un personnage complexe et une réelle réflexion sur le couple. Ici, tout est déjà dit, et il ne reste rien à dire. On ne croit pas du tout aux potentiels problèmes de couple de Marion et Mingus, les problèmes des familles recomposées sont presque sacrifiés aux histoires beaucoup moins intéressantes de rencontre avec les beaux-parents, qui prennent des airs de comédie américaine insipide. La voix-off de Marion n'a plus aucune utilité car le personnage ne connaît aucun développement. La puissante pensée finale de "2 Days in Paris", qui l'avait élevé au-delà de la simple comédie de mœurs, est ici troquée pour une fin en queue-de-poisson, qui revendique une telle profondeur sans avoir jamais approfondi ni même défini son thème.


En résumé, le film bénéficie du charme de son prédécesseur, et fera sourire à de nombreuses reprises. Mais son affligeant manque d'enjeu se soldera par un propos vide, comparable à l'échec que fut "Le Skylab". Il ne reste plus qu'à espérer que Julie Delpy se souvienne que ses films étaient meilleurs quand elle avait quelque chose à dire.

1 commentaire:

  1. Je crois que le fait de réaliser mille films en quatre mois, cela des choses bancales. Assurément.

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