jeudi 24 janvier 2013

"La Parade", Srdjan Dragojevic

Il y aurait fort à parier que la date de sortie du film ne soit pas tombée par hasard. Et pour cause : ce film traite d'homophobie... S'il s'agit de la dramatique situation en Serbie, la résonance avec les actualités parfois aussi peu glorieuses en France se fait claire.


Pendant les premières scènes, les personnages sont présentés, puis des liens improbables rapidement les unissent. Ce sont ces relations absurdes qui vont finir par créer l'histoire, touchante, drôle et originale, quand Lemon, un criminel de renom, pour sauver son histoire d'amour avec l'ingénue Pearl, se voit contraint de protéger la première Gay Pride de Belgrade, organisée par Mirko et son petit-ami Radmilo, qui très rapidement doit accompagner Lemon tout autour de la Serbie pour rameuter les autres peuples contre lesquels le malfrat s'est battu, afin de défendre cette cause qu'il a lui-même beaucoup de mal à soutenir... L'intelligence des rapports et l'aisance avec laquelle un scénario futé se construit ornent ce scénario d'une fraîcheur et d'une singularité rares. Au-travers de cela est parsemé un humour toujours potache, souvent attendu, parfois fin, globalement efficace.


Et puis soudain ce joyeux bordel, ce méli-mélo narratif bien maîtrisé, cette succession de gags et d'échanges inattendus stoppe net. De comédie, le film devient engagé. En fait pas du tout feel-good movie, "La Parade" surprend par un réalisme assumé et cruel. Le message de tolérance scandé avec force rires et coups de coude depuis le début du film, celui qui soulignait avec ironie et légèreté que l'on est tous la minorité de quelqu'un, se trouve soudain gravé dans la chair. Un éclat de rire brutalement interrompu. Le dénouement qu'on voyait se profiler ne pointe pas alors que l'histoire fait enfin dans la subtilité pour une conclusion en demi-teinte. Le film se renfrogne, son propos est évident et sans appel, et ses personnages hauts en couleur n'ont plus de poids face à lui. Il montre tout de même que l'espoir existe, mais qu'en attendant, tout le temps, partout, la lutte continue. A bon entendeur.


3 commentaires:

  1. je m'offusque qu'aucun commentaire caché ne s'adresse à la minorité des roux.

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  2. Tu n'avais qu'à ne pas m'emmener au film le plus triste de l'affiche.

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  3. CHAUD !! Triste mais IMPORTANT ! je voulais te montrer que oui, il y a des pédés dans la vie.

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